Happy beeps here, buddy (Poe D.)

ØrcinusØrca (Elle).
à propos du personnage. Réécriture d'un personnage de l'univers de Star Wars. âge. Trentenaire. crédits. ØrcinusØrca (avatar)... comment nous as-tu connu ? Je gère les partenariats sur un forum où vous avez déposé votre candidature. toi. Beep ?

« Hey ! Cameron ! » Les paupières de l’homme se ferment, ses traits se tendent instantanément. C’est plus fort que lui, il a envie de reprendre ces types. ‘Dameron… Je m’appelle Dameron.’ Il le pense de tout son être, mais ne dit rien ; il sert juste les dents. Poe Dameron, c’est le passé. Tout du moins, un passé qui n’est pas si lointain et dont il a bien du mal à se défaire. De toute façon, c’est peine perdue, il ne rentrera jamais chez lui. Il a déjà essayé de repasser ces maudites portes, qui s’ouvrent parfois dans le bayou, sans succès. Les repasser pour quoi faire ? Plus personne ne l’attend là-bas…

La dernière vision de sa réalité : la poussière rouge sur Crait, recouvrant de son spectre carmin, la défaite de la rébellion. Comme s’ils avaient un coup d’avance ; comme s’ils savaient ce qui allait se passer. « Comme si quelqu’un les avait prévenu. » La voix de la Générale chante encore à son oreille, comme si c’était hier. D’ailleurs, c’était peut-être bien hier dans une autre dimension. Cette incertitude le rongera toujours : est-ce qu’ils auraient pu éviter tout ça ? Le canon qui défonce finalement ce portail et le massacre qui s’en suit. Une porte qui s’ouvre, une main qui le pousse, alors qu’il essaie de s’accrocher à elle. Dans cette nouvelle réalité, un profond sentiment de culpabilité enserre les entrailles de l’ancien rebelle. « Quoi ? » finit-il par demander à ces humains, qui forment ses nouveaux collègues en ce bas monde ; des nouveaux amis.

Un appel du bras, celui qu’ils appellent Cam’ lâche ses outils et les rejoints, traversant le faux couloir créer par les différents engins volants. ‘Primitifs.’ S’était-il entendu penser la première fois qu’on lui avait présenté un avion. Loin, très loin de son si cher Black-One ou de l’A-Wing de sa mère. Sa mère. Si elle le voyait aujourd’hui, que penserait-elle seulement ? Elle qui refusait de lui parler de la guerre, à laquelle elle prit par avec son père. Elle qui avait sacrifié sa vie pour sa famille à l’époque. Machinalement, Poe porte sa main à son cou et touche l’anneau sous son t-shirt. La déception familiale, il ne connaît cela que trop bien ; il a déjà déçu son père après tout. Même si à ses yeux, ce n’était qu’un juste retour des choses. Kes Dameron s’était plongé dans la mélancolie et l’alcool après la mort de Shara, délaissant son fils ; décevant cet enfant. S’il n’y avait pas eu L’Ulo, Wedge et Tycho… Dameron soupire, il préfère ne pas y penser. De famille, il n’y aura plus de toute façon. L’Ulo est mort ; les autres il ignore leur sort. Oh, il y a songé à fonder une famille. Un bref instant, lorsque son pauvre cœur s’est mis à battre en croisant son regard à lui. Amour déçu, il s’est refermé aussi sec. Lui aussi est mort, mais ça il l’a vu de ses yeux. Non, il ne reste plus rien derrière.

Poe s’essuie les mains sur un morceau de tissus, qui en a vu d’autres et surtout des meilleures. Ses nouveaux camarades le prennent par le bras et l’attirent vers un hangar. Ah la camaraderie, ce sentiment agréable et grisant, comme à l’époque du Black Squadron. Aujourd’hui, il se garde de tant de familiarité, car ces gens-là – malgré toute leur sympathie – ils ne peuvent pas comprendre et lui, ne peut pas vraiment en parler. Il n’y a que son colocataire, son point d’ancrage ; son ami. Drôle d’amitié cela dit… De cet homme, il n’a jamais vu que les yeux, sous prétexte qu’il suivait le vieux Credo de Mandalore. Le seul moyen de conserver cette partie d’anonymat ici-bas, car porter un casque dans cette réalité est assez peu orthodoxe. En attendant, il lui doit beaucoup et surtout de le supporter. Ce soir, il tentera une fois de plus de cuisiner, il a commencé à prendre des cours sur internet.

« Alors, Cameron… Celui-là, tu penses pouvoir le faire voler ? » Ses yeux bruns se posent sur la carlingue de l’appareil. Avion de combat réformé, F-22 Raptor. Plus séduisant à ses yeux de pilote que les autres coucous qu’il a déjà retapés et fait voler. Les images se succèdent dans son esprit. Son premier vol avec sa mère à l’âge de six ans. Son engueulade avec son père après le crash du même vaisseau sur Yavin IV. Sa courte année avec les passeurs d’épices sur Kijimi. Ses années de services auprès de la Nouvelle République. Black One et le Black Squadron, pour la rébellion. Enfin, sa dernière connerie, lorsqu’il a participé à la mise hors d’état de nuire du cuirassé. Belle connerie, ou comment finalement, avoir conclu son existence là-bas en beauté. « Je peux tout faire voler. » Lance-t-il en tendant la main vers la carlingue, ses doigts caressant affectueusement le métal sous ses doigts. Et irrévocablement, au loin, se dessine la silhouette fantomatique de FN-2187 ; le visage de Finn.