(( ahsoka )) — .･✧ i am no jedi.

Skywalcino
à propos du personnage. Réécriture d'un personnage. âge. 26 ans. crédits. symeona (dessin) · ofyoursilentreverie, flowerynameslover, kenobion, gffa (gifs) · holographic-watermelon. (icons) comment nous as-tu connu ? C'est mon DC.    toi.  

❝__I AM NO JEDI_„


だるま · Black daruma; protection against bad luck and evil forces.

« There is nothing wrong with fear. You need never be ashamed of it, as long as it doesn't stop you functioning. Fear is your natural warning system; it keeps you alive so that you can fight. Show me a man who isn't afraid, and I'll show you a fool. »

Nul ne sait ô combien le silence peut être abrutissant, tonitruant dans sa vacuité. Pour Ahsoka, il était tout simplement synonyme de mort. Elle se souvient à la perfection de l’effroi qui s’était glissé sous sa peau lorsque plus aucun tir de blaster n’avait retenti dans les larges couloirs du temple de Coruscant. Le bruit de sa respiration faisait même désordre parmi le calme lugubre au point qu’elle plaquait ses mains tremblantes contre sa bouche pour rester le plus discrète possible. Les troupes étaient encore là — son intuition exacerbée grâce à son attachement profond à la Force, mais aussi à des heures d’entrainement intensif lui permit de l’affirmer sans l’ombre d’un doute. Ils se faisaient discrets pour débusquer tout Jedi caché, pour les prendre en traitre. Ahsoka, elle, dissimulée derrière l’un des immenses pilier du temple, observait les corps qui jonchaient le sol. Elle était horrifiée par l’absence de pitié dont avait fait preuve la garnison de clones. Elle était effrayée par leur barbarie gratuite — un état de fait qui lui glaçait le sang quand son regard rencontrait les dépouilles des Padawans vainement protégés par leur maitre. Ou était le sien ? Elle n’osait pas laisser son regard se perdre davantage dans la foule de peur de croiser son corps choir sur le sol qui ressemblait au plus lugubre des charniers. Anakin n’était pas mort. Anakin ne pouvait pas mourir. Il n’avait pas le droit de mourir. De la laisser ici. De les laisser ici. Parce qu’il était son Maître. Parce qu’il était l’Elu. Parce qu’il devait ramener l’Ordre. Il. Ne. pouvait. Pas. Mourir. Son maitre avait toujours toisé la mort avec dédain, l’avait parjuré au cours de chaque mission qu’il réussissait seul ou avec sa padawan. Jamais elle ne l’aurait. Il était tout bonnement impossible qu’il ait laissé Thanatos le faucher aussi facilement aujourd’hui. Ce simple était de fait défiait tout bon sens et toute logique, surtout sa logique à elle. Pourtant, Ahsoka avait beau sonder la Force autant qu’elle le voulait — pas trace de son maître. Rien. Le néant. Le froid. Le silence. « Maitre Skywalker…? » chuchotait-elle dans l’éther sans que son message ne trouve réponse. Ahsoka était dans une boule de vide, comme si le monde physique et le monde astral de la Force avaient été annihilés en même temps lors de cette purge qu’elle ne parvenait pas à nommer comme telle tant elle était sous le choc. « Maitre…? » tentait-elle une dernière fois. Rien. Encore. Ses sanglots bruyants, reflets de la douleur qui fissura son cœur, la trahirent.




Premier tir de blaster, sabre dégainé, Ahsoka le dévirait avec une précision à faire pâlir n’importe quel adversaire dès qu’elle sortit de sa cachette. Elle devait sa dextérité à l’entrainement rigide et ardu que son Maître lui avait imposé tout au long de sa formation. Ahsoka se souvient tout particulièrement de cette séance clandestine dans un hangar désaffecté de Coruscant en compagnie d’une petite brigade de clones et d’Anakin. Son maitre avait jugé que le petit droïde avec lequel les padawans s’entrainaient au sabre ne servait à rien parce qu’il créait des situations artificielles que jamais un Jedi ne rencontrerait réellement sur le terrain. C’est pourquoi il voulut mettre Ahsoka en situation réelle de combat pour développer ses aptitudes à bon escient. Elle ne devait pas simplement exceller dans la maîtrise de la Forme V, le Djem So, elle devait l’incarner, faire corps avec elle comme si elle était née avec. Les clones avaient tiré à blanc sur elle et au hasard afin qu’elle apprenne à parer les tirs en les anticipant. Si un tir la touchait, elle s’évanouissait. Et bon sang ce qu’elle tombait comme une feuille au début ! A chacun de ses réveils, de moins en moins éprouvants avec le temps, la réaction de son maître était invariablement la même : « Recommence. » Enième salve de coups. Elle tombait. « Recommence. » Encore des tirs. Elle en déviait. Fière, elle fanfaronnait, prenait en assurance et baissait sa garde. Forcément, elle se faisait toucher. « Recommence. » Elle était exténuée. « Recommence. » Les clones tentèrent de le raisonner. « Recommence. » Elle s’opposait à lui. « Maitre j’en ai marre, je veux rentrer ! » Il s’en fichait. « Re-co-mmence. » Anakin l’avait poussé dans ses retranchements. Il le savait et souhaitait qu’elle se serve de sa rage et de sa détermination pour s’améliorer.  Le temps pouvait qu’il eut raison de se montrer aussi inflexible: cette leçon qu’Ashoka avait jugée trop difficile, stupide et sévère pour rien était en train de lui sauver la vie. Anakin lui avait sauvé la vie. Sans qu’il ne le sache.

Aucun tir ne la touchait. Parce qu’elle les anticipait. Ils l’effleuraient tout au plus, mais pas une seule égratignure n’était à relever sur le corps de la Jedi déchue officiellement de son titre depuis ce fâcheux incident qui entérina définitivement sa relation avec l’Ordre il y a un mois à peine. Ahsoka était un oiseau sublime qui flottait, se déplaçait avec une aisance et une fluidité remarquable dans l’air et au sol. Son attitude durant le combat ressemblait au plus magnifique des ballets aériens. Elle était transcendante, ne faisait qu’un avec la Force. « I am one with the Force, and the Force is with me. I am one… » Elle brillait. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à Anakin et ô combien il aurait été fier de voir que, enfin, son élève avait réussi cet exercice qui lui avait donné tant de fil à retordre. Il ne l’aurait probablement pas montré ouvertement s’il avait été là, mais elle le connaissait assez pour présumer d’une telle chose. Ce combat, elle ne le menait pas pour elle, mais pour lui ainsi que pour toustes celleux qui n’avaient pas eu la chance de survivre et qu’elle devait honorer. Ahsoka avait beau clamer ne plus être une Jedi depuis que l’Ordre l’avait exclue à tort, elle transpirait de leur idéal dans sa forme la plus pure.

❝__I am a true Jedi Knight
______Like my master before me._„




Les ricochets des tirs contre ses lames assoiffées de liberté mirent à mal la ligne de défense du bastion clone et permirent à Ahsoka d’effectuer une percée dans leurs lignes. Non sans mal, elle parvint à s’échapper du temple une heure après le début de l’assaut. Les ruelles sombres de Coruscant l’avaient avalée sans demandé son reste, la protégeant au sein de sa pénombre. Les clones perdirent sa trace. Ahsoka Tano n’était plus et laissa Ashla s’élever à la seconde où elle déroba ce vaisseau et s’échappa du ventre de la planète ultra-urbanisée. Elle ignorait encore à ce stade que le problème s’était étendu à la galaxie entière.

De quoi était faite la vie d’Ashla désormais ? De fuites. De cauchemars. De nuits d’insomnie. De débrouilles. De regrets. De manque de celleux qu’elle aimait. Elle était condamnée à l’errance éternelle, partie dans cette quête impossible à achever des fantômes de son passé, des corps à couvrir d’un peu de terre pour leur offrir repos éternel à contrario d’elle — qu’était-il advenu d’Obi-Wan, Plo Koon, Padmé et des autres ? Qu’était-il advenu de son maître qui n’avait ni plus ni moins la place d’un frère de sang dans son cœur ? Elle s’était convaincue qu’ils étaient tous morts dans la purge. Parce qu’il était moins douloureux de pleurer des pertes que de nourrir des espoirs vains. Qu’importe ce qu’Ashoka prétendait, elle les cultivaient au fond d’elle comme le plus précieux des jardins. Piégée dans ce paradoxe, devenant le fantôme de sa propre histoire, Ahsoka voguait de planète en planète pour échapper à la traque, mais aussi pour combler artificiellement le vide de son existence. L’avenir l’effrayait, mais pouvait-il être pire que son enfer quotidien ? Voilà qu’elle vient juste de poser le pied sur Batuu, à la conquête de nouveaux horizons vains,  sans savoir que cette nouvelle terre lui promettait un soleil flamboyant au milieu de sa tempête de remords. L’espoir n’était pas mort ! — les siens étaient tout proche. Enfin…