(( hermione )) — .･✧ it’s sort of exciting isn’t it? breaking the rules.

Skywalcino.
à propos du personnage. Réécriture d'un personnage original. âge. Still 26. crédits. répondre ici. comment nous as-tu connu ? Grâce à mon kitty kitty d'amour. toi. It’s Leviosa. Not Leviosar.

ミ☆__❝_GOLD DUST WOMAN_„


ANCIENT QUEEN, FOLLOW THOSE WHO PALE IN YOUR SHADOW

« Being brave isn't the absence of fear. Being brave is having that fear but finding a way through it. »

________△ HARRY


Harry et Hermione ont toujours pris soin l’un de l’autre. Ça n’a jamais été quelque chose de calculé. Dès le départ, cette démarche a été très naturelle et elle s’est installée progressivement comme une évidence. Sans que les deux concernés s’en rendent compte. Ça avait commencé avec Harry qui sauva la vie de Hermione en première année lorsqu’il s’est souvenu qu’elle s’était réfugiée dans les toilettes des filles au moment où un troll se baladait dans le château. Dès qu’elle en avait l’occasion, Hermione réparait les lunettes de Harry à l’aide d’un sort. C’est aussi grâce à elle que Harry a pu accéder à la pièce renfermant la pièce philosophale en trouvant la solution à une énigme. Une somme de détails au gré des années qui prouvaient qu’ils s’étaient toujours intéressés l’un à l’autre, comme si les lignes du destin avaient tracé leur route en rendant leur croisement inévitable. En deuxième année, Harry veilla sur Hermione quand elle s’était retrouvée pétrifiée par un monstre, le basilic, caché dans les tuyaux de l’école. Lors de ses visites, Harry était resté des heures durant à l’infirmerie, sa main dans la sienne, espérant qu’un remède puisse être rapidement trouvé (ce qui fut le cas). Hermione lui manquait, autant en tant qu’amie que pour sa finesse d’esprit. En troisième année, alors que l’effroyable Sirius Black s’était échappé d’Azkaban, Hermione mit tout en œuvre pour la sécurité de Harry. Elle se tint notamment à ses côtés lorsque Harry apprit douloureusement que Sirius Black était autrefois un excellent ami de son père au point qu’il l’avait désigné comme le parrain de son fils. Hermione fit corps avec la douleur de son ami et le soutint au mieux. Quand la rencontre eut enfin lieu avec Sirius Black dans la Cabane Hurlante, quand ils ne savaient pas encore la vérité à son sujet, Hermione s’était immédiatement mise entre lui et Harry afin de lui servir de bouclier. Elle n’avait pas réfléchi, oubliant qu’elle se trouvait devant un homme dangereux. Une preuve que son amitié avec Harry était sans concession puisqu’elle était prête à se sacrifier s’il le fallait, tant que cela garantissait la survie de son meilleur ami. C’est elle aussi qui le dissuade de tuer Sirius Black. Elle prétend que l’homme mérite un procès juste, mais c’était surtout pour éviter à Harry de tomber dans un versant qui ne lui correspondait pas du tout — il n’était pas un tueur de sang-froid. Une fois la vérité mise à nue au sujet de Black, Hermione sauve une nouvelle fois Harry, ou du moins sa version du passé, en l’empêchant d’être sévèrement blessé ou tué par le loup-garou sur le point de l’attaquer. Toujours cette même année, le fait d’avoir voyagé dans le temps pour réparer l’injustice subie par Sirius Black les a indubitablement rapprochés. Mais c’est surtout en quatrième année que le changement sera plus marquant.

Cette année-là, Poudlard accueille le Tournoi des Trois Sorciers, une compétition difficile entre trois écoles. Si des raisons de sécurité sont évoquées pour empêcher les élèves de moins de dix-sept ans de participer à la compétition, Harry est victime d’un complot. Au plus grand étonnement de tous, alors que les trois champions ont été désignés (Cedric Diggory pour Poudlard, Fleur Delacour pour Beaux-Bâtons et Victor Krum pour Durmstrang) la coupe éjecte dans un panache de fumée le nom de Harry. Si la plupart s’offusquent et l’accusent de tricherie, Hermione s’inquiète de ce revirement. Pour elle, il fait suite à une étrangeté survenue l’été de la même année durant la coupe du monde de Quidditch à laquelle elle avait assisté en compagnie de Ron, sa famille et Harry. Le camp des visiteurs avait été attaqué par des mangemorts sur les traces de Harry. Alors, entre ça et sa participation à la Coupe… Cela n’annonçait rien de bon. Elle soutient Harry en tout cas quand tous, même ceux de sa propre maison, lui tournèrent le dos. Pour le plus grand soulagement de Hermione, il passe la première épreuve. Pour sa plus grande surprise, Harry l’invite au bal de Noël dans le dos de Ron. C’est à ce moment précis, dansant maladroitement dans les bras de Harry, que Hermione se rendit compte qu’elle ne le voyait plus comme un ami depuis longtemps et qu’elle voulait plus, qu’elle voulait avancer dans l’école sans la crainte que Harry trouve chaussure à son pied. C’était aussi à ce moment-là que la rivalité entre Harry et Ron naquit, tous deux épris de Hermione à la différence que le premier trouva le courage de faire le premier pas contrairement au second. À ce moment-là, comme Hermione n’avait d’yeux que pour Harry, elle ne prit pas conscience de cette rivalité, cela n’arrivera que des années plus tard. Pour l’instant elle danse sans penser au lendemain, juste à un possible avenir avec Harry… Après le bal, la seconde épreuve arriva et Hermione en était au cœur — les champions devaient sauver des êtres chers immergés dans le lac adjacent à l’école. Harry la sauva, une manœuvre qui pesa lourd dans la balance nichée en son cœur. L’amour qu’elle ressent à son endroit s’accroît dangereusement. il y avait déjà des signes de réciprocité discrets, mais elle ne trouva pas encore le courage de se déclarer auprès de Harry.

Le seul souci, c’était que, après la troisième épreuve, Harry devint complètement insaisissable. Les champions devaient trouver la coupe au milieu d’un labyrinthe piégé. Hermione se rongea les sangs pour Harry. Ron aussi, mais il est plutôt exaspéré de voir Hermione dans un tel état. Ça va, Harry allait revenir. Harry allait gagner. C’était l’Élu après tout ! Effectivement, il revint au bout d’un temps interminable qui rendit Hermione presque folle. Mais il n’était pas seul : il avait un cadavre sous le bras. Celui de Cedric Diggory. Harry prétendait que la coupe était un portoloin trafiqué et qu’au lieu de les ramener à l’entrée du labyrinthe, ils furent transportés dans un cimetière. Voldemort était présent. Il est bel et bien de retour. Et il a tué Cedric sous ses yeux innocents. Harry était complètement affolé, triste, en colère… Le cœur de Hermione se crispait atrocement en observant celui qu’elle aimait dans un tel état de détresse sans qu’elle soit capable de faire quoi que ce soit. Pourtant, son premier geste tend à le protéger, prendre soin de lui lorsqu’elle l’attrapa dans ses bras et qu’elle lui murmura qu’elle était là, qu’elle le serait toujours pour lui et qu’elle le croyait en dépit de l’incrédulité des gens. Elle aussi pleurait de le voir aussi mal, de savoir qu’il avait dû assister à une pareille horreur. Pourtant, une part en elle ne pouvait s’empêcher de tout rationaliser en dépit du vent de panique qui parcourait la foule. Ca semblait faux. Une mise en scène. Ça ne ressemble pas à Harry, tout simplement. Elle ne saurait dire pourquoi, mais elle avait un mauvais pressentiment. Elle enfouit tout au fond d’elle, préférant se préoccuper de l’état de Harry et l’épauler même si le doute subsistait. Parce que l’intuition de Hermione avait raison de se méfier. Elle était loin de se douter que c’était Harry qui avait en réalité tué Diggory sous les ordres de Voldemort et que Harry avait succombé au chant des sirènes. Elle ignorait qu’une graine avait été plantée depuis longtemps dans l’esprit de Harry, depuis leur deuxième année lorsqu’il rencontra le souvenir de Jedusor à travers son journal pour être exact. Elle ignorait qu’ils avaient passé un pacte ensemble au cimetière et que Harry menait un double jeu. Hermione était tombée amoureuse d’un miroir aux alouettes si plaisant et enchanteur… mais la chute n’arrivera pas tout de suite. En attendant, ils laissent la place à leur amour, parce qu’ils ont besoin d’un peu de couleur dans cette noirceur. Ils officialisent leur histoire la rentrée suivante.

Hermione n’était que le témoin de cette dégringolade insidieuse et violente. Harry est constamment en colère et tendu. C’était compliqué d’avoir une discussion avec lui sans qu’il ne vous saute à la gorge, mais encore une fois, Hermione ne s’inquiétait pas vraiment. Elle mit cela sur le compte de la pression que Harry subissait, sur le fait que les journaux, les élèves et surtout le ministère l’accusaient de mentir quant au retour de Lord Voldemort puisqu’il était le seul à l’avoir vu. Mais elle le soutient. Hermione n’hésitait pas une seule seconde à se mettre des gens à dos puisque, pour elle, Harry était innocent et disait la stricte vérité. La cinquième année était difficile parce que la rivalité entre Harry et Ron s’exacerbait en filigrane et Hermione se retrouvait au milieu de tout ceci… Elle ne regretta pas en revanche d’avoir poussé Harry à prendre la tête de l’Ordre du Phénix à Poudlard quand les élèves n’eurent nul autre choix que d’apprendre à se défendre par eux même. La nouvelle professeure dispensant le cours de Défense contre les Forces du Mal ne leur apprenait rien de très intéressant pour se défendre en cas de danger. Bien que cela attise le feu de la jalousie de Ron, Hermione est fière de voir Harry prendre son rôle d’enseignant très à cœur. Ça les rapprocha, dissipa un temps les doutes de Hermione à son sujet. Jusqu’à ce qu’un énième drame surgisse : Sirius mourut, tué par Bellatrix Lestrange, alors que l’Ordre du Phénix se trouvait au Département des mystères pour s’emparer de la prophétie avant les sbires de Voldemort. Hermione était probablement aussi démolie que Harry, parce qu’elle aimait Sirius autant que lui, le prenant pour un oncle d’adoption. Puis, Harry et elle étaient si lié que sa douleur devenait sienne. Ils s’épaulaient dans la souffrance, consolidaient leur lien immuable par ce biais. Hermione sera toujours là pour lui, pour absorber sa tristesse et qu’il continue son combat. Pour Sirius, pour tous celles et ceux tombés en chemin pour la cause de Harry. Il est d’ailleurs réhabilité à la fin de la bataille au département des mystères puisque Voldemort a été vu par le Ministre en personne.

En sixième année, ce ne fut pas mieux. Hermione vit Harry s’enfoncer sans parvenir à l’aider puisqu’il oscille entre deux extrémités — un coup il est heureux et la seconde d’après Hermione et/ou Ron subissent ses foudres. Serait-ce le fait d’appartenir au club élitiste du Professeur Slughorn qui le stresse autant ? Serait-ce les diverses attaques contre Dumbledore qu’il ne supporte pas ? En tout cas, Hermione tomba de haut quand elle apprit que Harry s’en était pris violemment à Drago qui serait mort si le professeur Rogue n’était pas passé par là. Le couple se disputait. Beaucoup. Hermione aura beau le protéger autant qu’elle le pouvait et le défendre contre vent et marée, son comportement lui échappait complètement. Surtout, elle supportait de moins en moins ses changements d’humeur. Mais elle est tellement loin de se douter du double jeu dont Harry faisait preuve, tellement loin de se douter d’ô combien les choses étaient compliquées dans sa tête. Même si un très léger froid entre eux s’installa, ils n’avaient pas le temps de se quereller davantage — ils apprennent l’existence des horcruxes, horribles objets empreints de magie noire qui enferme l’âme de Voldemort. Il faut les chercher, les trouver, les détruire. Puis Dumbledore meurt alors qu’ils se remettaient à peine de la disparition de Sirius. Leur mort ne serait que le début d’une très longue liste interminable. Le trio ne fit pas leur septième année à Poudlard, trop pris par cette chasse. Ils perdirent Ron en cours de chemin. Hermione ne s’en remit jamais. Au grand dam de Harry. Au point que le sujet était devenu tabou entre eux. Personne ne parlait plus de Ron parce que son souvenir réveillait de vieilles rancœurs et une jalousie qui n’avait pas lieu d’être. Mais Hermione s’éloignait un peu, bouffée par les remords et les regrets. Elle avait tellement passé son temps à vouloir protéger Harry qu’elle en avait oublié Ron. Ron qui n’avait toujours eu d’yeux que pour elle.

Ma vie, ma vie



___« _the beautiful ones, they hurt you everytime._ »

Au départ, ça n’avait pas du tout fonctionné entre Ron et Hermione. Dès leur rencontre commune avec Harry dans le train pour Poudlard. En première année, il ne supportait pas son côté madame je-sais-tout et percevait plus Hermione comme une nuisance qu’autre chose dans son duo. Il finit quand même par reconnaitre sa valeur et son importance capitale dans son duo avec Harry. Impossible pour eux de fonctionner autrement qu’à trois. Il ne supporta pas d’ailleurs en deuxième année quand on l’insulta de sang de bourbe et tout un tas d’autres sobriquets racistes. Si Hermione veillait sur Harry, c’était Ron qui veillait sur elle, constamment. Certes, ses tentatives étaient maladroites, mais il était aussi attentif que Harry et avait passablement mal vécu le moment où elle fut pétrifiée. Plus tard, quand ils prirent de l’âge, il était cette oreille attentive dont Hermione avait besoin. Il la rassurait sur ses inquiétudes, sur ses doutes à être à la hauteur pour défendre et protéger Harry, sur la marche à suivre. Ron passait pour le trublion du trio, mais quand il s’agissait d’être sérieux et de puiser dans le for intérieur de chacun, il répondait toujours présent. Hermione avait beau aimer Harry de toute son âme, elle ne pouvait s’empêcher de regretter qu’il ne soit pas aussi démonstratif que Ron. Il était aussi important que Harry dans sa vie, ne l’ayant jamais considéré autrement que comme un frère. Un sentiment qui abondait dans son sens dès l’instant où Ron lui présenta sa famille et qu’elle, au même titre que Harry, en devint un membre à part entière.

Malheureusement la situation s’était corsée en quatrième année. Elle voyait Ron décliner, mais ignorait comment aborder le problème. Il était jaloux et elle ne comprenait pas encore pourquoi. Était-il jaloux de Harry dans sa globalité et en avait-il marre que la lumière soit seulement sur lui ou il y avait-il autre chose ? Hermione comprit quand Harry l’invita au bal de Noël. Ils avaient décidé de garder la chose secrète jusqu’au dernier moment. Toutefois, Hermione n’a eu nul autre choix que de se dévoiler quand Ron lui proposa, à son tour et avec une nonchalance qui la blessa, d’aller au bal avec lui. Ron prit mal le fait que Harry l’avait devancé, mais surtout que Harry et Hermione avaient des secrets pour lui. Une véritable scission insidieuse s’était opérée au sein du trio à ce moment-là, mais Hermione était très loin de se douter de la gravité de cette fracture. Ron souffrait beaucoup de la voir au bras de Harry. Il souffrait aussi beaucoup de cette rivalité installée entre eux parce qu’il s’apercevait qu’il était en train de perdre son ami. Sa souffrance s’accrut quand ils officialisèrent leur couple à la rentrée suivante. Elle doubla encore quand Hermione proposa à Harry de prendre la tête de l’Ordre du Phénix, sans qu’elle ne pense à lui pour ce rôle et elle triplât quand Hermione et Harry impliquaient à peine Ron dans la chasse aux horcruxes. Hermione s’aperçut de sa négligence trop tard. Ron avait été loyal, s’était battu pour Harry parce qu’il en allait de la survie du monde magique et de la sienne, mais sa douleur prit le pas et explosa quand ils étaient en possession du médaillon de Serpentard, perdue dans une forêt en Angleterre. Hermione faisait le guet quand elle entendit Ron et Harry se disputer violemment à l’intérieur de leur tente extensible. Ils se querellaient à son sujet à elle, puis sur la radio que Harry ne supportait plus alors que Ron se défendait en expliquant qu’il espérait ne pas entendre les noms des membres de sa famille dans les morts du jour. Puis, par méchanceté pure, il tacla Harry : il ne pouvait pas s’en inquiéter lui comme il n’avait plus de famille.

Sentant que cela risquait de dégénérer à tout moment et de dépasser la barrière du verbal, Hermione s’interposa, tenta de calmer le jeu, avant que le sujet de la conversation ne revienne sur elle. Elle avait mal au cœur de savoir que Ron l’aimait dans le silence depuis aussi longtemps. Elle ne préférait pas penser à l’immensité de sa peine à vivre ainsi son amour dans l’ombre. Et il avait fallu que Harry en rajoute pour pousser Ron à bout — il n’avait peut-être plus de famille, mais lui au moins, il avait Hermione. Dans tous les sens du terme. Hermione, qui en avait trop entendu, fit sortir Ron de la tente pour éviter une escalade inutile dans ce combat de coqs ridicule. Elle voulait s’expliquer, s’excuser de son comportement dont elle n’avait eu pas conscience, s’excuser de l’avoir mis de côté, d’avoir négliger leur amitié, mais Ron ne lui laissa pas le temps de s’expliquer. Il avait pris la décision de partir. Hermione tenta de le raisonner — il ne pouvait pas partir seul dans son état. Parce qu’ils étaient trois depuis le début et ils devaient terminer cette guerre à trois. Mais surtout, sans qu’elle ne parvienne à l’avouer, elle refusait qu’il parte parce qu’elle ne voulait pas être séparée de lui. Parce qu’elle avait autant besoin de lui que de Harry. Elle avait grandi avec Ron. Tout partagé avec Ron, même les moments les plus difficiles. Son départ nuirait à son équilibre. Elle se rendait compte de l’ambiguïté de leur situation, même si c’était très clair dans sa tête qu’elle aimait Harry, inconditionnellement. Et pourtant… cette tension était bien présente. Avant de partir, Ron lui dit sur un ton oscillant entre la colère, la froideur, mais la tristesse aussi : « Méfie-toi de Harry. Ça fait longtemps qu’il est plus pareil. Qu’il est plus avec nous. » Parce que même si Ron n’en avait jamais dit mot, il avait vu le changement s’opérer, aussi discret soit-il. Hermione n’avait pas compris sur le coup, s’évertuant à le retenir encore. Mais Ron partit. Avant de partir définitivement tout court, tué par des rafleurs.

Une partie de Hermione mourut avec lui à l’instant où elle entendit son nom à la radio. Elle n’avait pas hurlé. Elle n’avait pas pleuré. Elle avait simplement dit à Harry qu’elle partait faire un tour dans la zone qu’ils avaient délimité à l’aide d’un sort de protection. Ce n’était qu’une fois à l’abri, cachée derrière un arbre qu’elle avait déversé toute l’étendue de sa tristesse dans un cri silencieux. La mort de Ron avait démoli Hermione autant psychiquement que physiquement. Elle n’avait plus envie de rien. Elle voulait même abandonner cette chasse et la guerre, s’enrouler dans une couette et ne plus en entendre parler. Puis elle se souvint des raisons pour lesquels elle faisait tout ça. Pour Harry. Pour qu’ils vivent enfin en paix. Puis maintenant, elle le faisait aussi pour Ron. Pour que sa mort ne soit pas vaine.



_______○ & HERMIONE


Parce que Hermione avait toujours été ainsi : pleine de ressources, une battante. Rien ne la prédestinait pourtant à une telle vie. Fille de dentistes moldus, elle aurait probablement exercé le même métier qu’eux si elle n’avait pas reçu sa lettre pour Poudlard. Pour compenser ses lacunes, elle avait lu tout ce qu’elle pouvait, s’était exercée avec des sorts simples. Hermione aimait la magie, mais elle voulait être surtout la meilleure, sans se rendre compte que cette tactique lui avait été bénéfique pour la guerre qui se profilait. Le nombre de fois qu’elle avait sauvé la mise à Harry et Ron grâce à ses talents ne se comptait sur les doigts de plus de deux mains. C’était probablement Hermione la véritable héroïne de cette histoire, car sans elle : pas d’avancée. Certes, Harry y était pour beaucoup également, mais c’était toujours elle qui avait su les sortir des impasses qu’ils rencontraient ou qui avait su les cadrer et les remettre sur le droit chemin. L’histoire avec le basilic, le retourneur de temps qui a permis le sauvetage de Sirius ou encore la reconstruction de l’Ordre à Poudlard. C’était aussi grâce à elle que Harry avait pu être mis sur la piste des reliques de la mort parce qu’en plus d’avoir constamment son nez dans les livres, Hermione faisait preuve d’une logique et clairvoyance remarquable. Elle n’était pas seulement intelligente sur le plan théorique et pratique, elle était juste brillante tout court. Ce qui lui valut une place de choix dans le Club très sélectif du professeur Slughorn. Hermione avait aussi démontré à plusieurs reprises ses dons de médiatrice. Elle était si réfléchie et sage qu’elle évita plusieurs fois des ennuis aux impulsifs qu’étaient Ron et Harry. Puis, pour être une grande sorcière, il ne suffisait pas simplement de savoir bien user de la magie. Il fallait que son comportement soit en adéquation avec l’idée que l’on se faisait d’un grand sorcier. D’une part, Hermione n’avait jamais calculé la moindre de ses actions. Tout avait toujours été fait avec le cœur. Comme lorsqu’elle prit le parti des elfes de maisons maltraité à Poudlard et partout ailleurs. Comme lorsqu’elle intégra le magenmagot, pour être au cœur des lois et du changement afin d’apporter plus de justice en ce bas monde. Elle aurait pu aller très loin, mais comme dit, la mort de Ron l’a changé. Profondément.

Heureusement que Harry avait été là pour la relever et poursuivre la chasse. Les dernières paroles de Ron ne cessèrent poing de tourner en boucle dans sa tête pour au final les oublier totalement lors du dernier acte de cette guerre. Harry et Hermione se trouvaient à Poudlard aux côtés de leur camarades pour les aider durant la bataille qui se déroulait. Ils ne leur manquaient qu’un horcruxe à détruire. Puis Harry sut lequel grâce à la pensine laissée à l’abandon depuis la mort de Dumbledore un an plus tôt. C’était lui, le dernier horcruxe. Quand Hermione comprit à son tour, elle refusa l’évidence. Après avoir perdu Ron, elle devait en plus perdre son âme soeur ? C’était hors de question. « Je viens avec toi. » lui avait-elle dit en se jetant dans ses bras, en larmes. Elle ne voulait pas qu’il affronte Voldemort seul pendant le cesser-le-feu. Elle voulait mourir avec lui, parce que si Harry disparaissait, il ne lui restait plus rien. Tout avait été vain, depuis le début, alors… ? Hermione ne le supportait pas et ça la rendait folle de tristesse et de colère tandis qu’elle refusait de lâcher son petit ami, pressé fermement contre elle. « Je pars avec toi, Harry ! » Mais il partit seul après des adieux déchirants. Personne ne le sut sauf les principales intéressées, mais Luna Lovegood empêcha Hermione de se jeter de la tour d’astronomie après le départ de Harry. Et heureusement. Parce qu’en rassemblant les reliques de la mort au cours de leur chasse, Harry était devenu le maître de la mort. Ainsi, seule sa part horcruxe avait été détruite durant son duel avec Voldemort. Avec l’appui de Narcissa Malefoy, Harry se fit passer pour mort jusqu’à ce que Voldemort traine son cadavre jusqu’à Poudlard afin d’intimider les élèves. Le cœur de Hermione manqua de lâcher quand Harry montra à tous qu’il était bel et bien vivant. Surtout, il parvint enfin à détruire Lord Voldemort une bonne fois pour toutes. Le monde sorcier était enfin libre.

À partir de ce moment-là, Hermione pensait pouvoir mener la vie dont elle avait toujours rêvé aux côtés de l’homme qu’elle aimait. Ils étaient bien partis pourtant : ils filaient le parfait amour, avaient leur petit appartement sur Londres et elle était en poste au Ministère. Le seul nuage au-dessus de leur tête, c’était probablement le souvenir de Ron qui continuait de la lancer et qu’elle ne parvenait pas à réduire au silence, muant son ami perdu en un tabou entre Harry et elle. Cette vie de paix fut brève. Trop brève. Car Hermione devint rapidement le témoin silencieux d’un cauchemar effroyable. Lord Voldemort était peut-être mort, mais les démons qu’il avait mis dans la tête de Harry, dans la plus grande ignorance de Hermione, continuèrent de grandir dangereusement. Elle voyait Harry réunir toujours plus de monde autour de lui, tenir des propos incohérents aux yeux de la sorcière et qui devinrent des sujets de dispute récurrents entre eux. Ce qui l’inquiétait probablement le plus, c’était le tournant idéologique que Harry prenait en plus de son usage de la magie qui n’avait plus rien de blanc. Pendant deux ans, Hermione assista à cette montée en puissance qui lui fit prendre conscience d’énormément de choses. « Méfie-toi de Harry. Ça fait longtemps qu’il est plus pareil. Qu’il est plus avec nous. » Harry n’était effectivement plus là. Seul le fantôme de Tom Jedusor subsistait dans ses yeux. Comme dit plus haut, la grandeur d’une sorcière ne se mesurait pas seulement à sa pratique de la magie, mais à son comportement, à la manière dont elle faisait primer l’intérêt commun sur ses intérêts personnels. Ca fait longtemps qu’il est plus pareil. Qu’il est plus avec nous. Pour tous ceux morts au combat, pour la protection de Harry… Hermione ne pouvait pas rester passive. Elle décida de le dénoncer aux autorités compétentes, ce qui était pratique à faire en travaillant au Ministère, lorsque lui et son groupe s’apprêtaient à commettre un crime abject pour marquer les esprits. Au procès, elle n’avait pas caché à Harry que la dénonciation venait d’elle et qu’elle était convaincue d’avoir fait ce qu’il fallait. Parce que c’était un acte d’amour, une énième tentative de sa part de le protéger de ce qu’il était en train de devenir. « Je ne m’attends pas à ce que tu me comprennes, Harry. Mais sache que je t’aime. Malgré ce que tu t’apprêtais à faire. Malgré ce que tu es devenu. Je t’aime. » Leur couple s’était peut-être étiolé, ce n’était pas le cas de leur amour. Peut-être avait-elle trahi Harry (selon les points de vue), mais Hermione avait conservé l’essentiel : elle était restée fidèle à elle-même, à ses valeurs, comme toujours.

PASSAGE DE LA PORTE. Si le geste de Hermione avait été salué par la grande majorité qui ne souhaitait pas l’ascension d’un Voldemort bis, surtout aussi peu de temps après la fin de la guerre, d’autres en revanche souhaitaient l’abattre. Pour venger Harry. Pour montrer effectivement que, un bon sang de bourbe, c’était un sang de bourbe mort selon les idéaux racistes et extrémistes qui partageaient les membres les plus violents. Ils étaient venus l’attaquer un soir dans l’appartement qu’elle partageait anciennement avec Harry. Une pluie de sorts avait été lancée des deux côtés jusqu’à ce que Hermione réussisse à s’échapper. Une course poursuite s’engagea dans les rues de Londres. Puis elle tomba sur la cabine téléphonique qui menait au ministère, tapa le code et s’enfonça dans le sol grâce à l’ascenseur secret, in extremis. Sauf que ce n’est pas au ministère qu’elle atterrit, mais dans une ruelle quasi abandonnée, sombre et reculée de Pré-au-Lard. Elle venait de passer une porte. Une fois l’incrédulité dissipée, elle constatait au regard des vêtements que les gens portaient qu’elle n’était plus dans la même époque. En passant devant une vitrine, elle remarquait également, très troublée, qu’elle avait perdu trois petites années. Ce n’était rien, mais pour elle, ça faisait toute la différence. Pour pallier l’angoisse qui était en train de la saisir, qu’avait fait Hermione ? Elle s’était tournée vers Poudlard pour trouver une solution et tenter de comprendre ce qui était en train de se passer. Malheureusement pour elle, l’école était très loin d’être le havre de paix qu’elle connut…