(( nina )) — .･✧ i felt perfect. i was perfect.

Skywalcino
à propos du personnage. Personnage original. âge. 26 ans. crédits. répondre ici. comment nous as-tu connu ? Grâce à mon kitty.   toi.  

Nina voulait juste être parfaite.

Il n’y avait jamais rien eu d’autre que la danse dans sa vie. Quand on voyait l’emprise que sa mère avait sur elle, on pouvait même se demander si le ballet était réellement une passion de Nina ou alors le fruit des frustrations de carrière avortée qu’Erica, mauvaise dans cet art, projetait sur elle. Nina n’avait pas de vie propre, piégée dans l’univers que sa mère avait créé autour d’elle. Elle refusait que son bébé quitte le royaume de l’enfance, qu’elle lui échappe, qu’elle devienne femme. A 28 ans, Nina n’était que candeur, timidité et innocence. Tout ce qu’elle voulait, c’était danser, devenir l’étoile de la troupe et briller aux yeux du directeur : Thomas. Il lui avait promis que cette saison, elle aurait une plus grande place dans la troupe, mais Nina ignorait encore à ce stade qu’elle en payerait le prix fort.

Thomas veut ouvrir la saison avec Le Lac des Cygnes. Du vu et revu, vous en conviendrez, mais il entend apporter sa patte et sa vision à ce classique. Nina rêve d’obtenir le premier rôle. Elle met tout en œuvre pour ça, mais des obstacles se dressent sur son chemin : Lily notamment, qu’elle voit comme une rivale malgré sa sympathie et sa bienveillance ; des qualités rares dans ce milieu où la compétition est reine. Nina est d’abord présélectionnée pour auditionner pour le rôle du Cygne. Elle n’est pas prise : Thomas lui dit qu’elle est parfaite pour le cygne blanc, en revanche pour son jumeau diabolique… Elle ne convainc personne. Démoralisée, elle pense dans un premier temps baisser les bras, surtout que sa mère lui dit que ce n’est pas si mal de rester dans le quartette du Pas de Quatre… Mais Nina ne veut pas rester cantonnée à ce rôle. Elle veut être le Cygne. Elle veut se battre pour ça. Alors, c’est avec toute la timidité qui l’habite, mais apprêtée, qu’elle se rend dans le bureau de Thomas le lendemain. Il campe sur ses positions : il ne veut pas d’être en rôle-titre, parce qu’elle est trop dans le contrôle, trop dans la recherche de la perfection technique, ce qui la rend ennuyeuse à regarder. Puis, de toute manière, il a déjà choisi quelqu’un d’autre. Nina tente d’argumenter, mollement, mais ne convainc pas. Pourtant, Thomas sent qu’elle veut vraiment ce rôle, qu’elle veut piquer la place de celle qu’il a choisie à sa place et pousse donc Nina dans ses retranchements. Ils s’embrassent, s’emballent, mais Nina le repousse brutalement en le mordant. Honteuse, elle s’enfuit de son bureau tandis que lui se réjouit de cette brève perte de contrôle. Contre toute attente, Nina obtient le rôle de la Reine des Cygnes grâce à son initiative, pour son plus grand bonheur.

Toutefois, les répétitions ne se passent pas du tout comme prévu. Le Cygne blanc de Nina est parfait, mais elle n’arrive toujours pas à incarner le Cygne noir à cause de ce contrôle à l’extrême et de son manque de lâché prise dans sa manière de danser. Thomas est furieux, la pousse dans ses retranchements et resserre son emprise sur elle pour la faire craquer. Rien n’y fait. Elle reste toujours aussi frigide, raide et froide dans son interprétation du personnage. Seule, Nina craque à plusieurs reprises. Elle s’en veut de ne pas réussir à lâcher prise, mais surtout, elle a terriblement peur que le rôle lui échappe, surtout que Lily est de plus en plus dans son ombre et que Thomas ne cache pas ses préférences…

Contre toute attente, Nina parvint à se libérer lors d’une soirée en boite de nuit avec Lily. La jeune femme innocente n’existe plus. Elle baigne dans la débauche, se rebelle contre sa mère et reste ferme face à elle. Elle est la reine des cygnes ! Personne n’a le droit de se mettre en travers de son chemin. L’explosion du Cygne noir, supplantant le Cygne blanc, est si violente que Nina n’hésite pas à s’en prendre physiquement à sa mère, la rabaissant plus bas que terre. Assez de cette privation de liberté ! Assez d’être cantonnée au second rôle, à ce que sa mère voulait d’elle ! Nina voulait briller, luire dans les yeux de Thomas et du monde entier, être le personnage principal de sa propre vie. Personne ne la privera de son rêve. Elle se libère, échappe au contrôle d’Erica, mais aussi de Thomas. Elle se montre audacieuse, courage, fière, mais surtout libre. Elle brillera de mille feux durant les deux premiers actes de la première du Lac des Cygnes. Il y a encore des doutes qui persistent à cause du Cygne blanc en elle qui prédomine, mais le Cygne noir achèvera de la tuer quand, soumis à une violente hallucination dans ses loges, Nina pense tuer Lily alors qu’elle voulait soi-disant lui prendre sa place. Paniquée, elle cache le cadavre dans la salle de bain de sa loge et monte sur scène l’air de rien. C’est son moment ! Rien ni personne ne le gâchera ! Durant le troisième acte, le Cygne noir la domine totalement. Elle touche enfin du doigt cette perfection dont elle rêvait tant. Elle l’attrape même à pleine main ! Mais le quatrième acte sera le triste témoin de sa chute : alors que Nina se trouve dans sa loge, on toque à sa porte. C’est Lily qui vient la féliciter pour la prestation en Cygne noir qu’elle venait de donner. Nina ne comprend pas. Nina ne comprend plus. Elle l’a tué quelques instants plus tôt ! Que fait-elle ici ? Lorsqu’elle se retrouve à nouveau seule dans sa loge, elle s’empresse de vérifier dans la salle de bain que le cadavre de Lily est toujours là. Mais rien. Personne. Elle réalise alors qu’elle s’était elle-même blessée au ventre dans cette altercation imaginaire. Elle pleure, s’apitoie sur son sort, mais reprend vite le contrôle : elle doit encore danser pour le dernier acte. Et Nina danse, captive la scène, fait rêver l’audience en dépit du mal qui la ronge. Lorsque le Cygne blanc est amené à mourir dans le ballet, elle aussi perd petit à petit le peu de substance vital qui lui reste. Elle a tant subit, tant sacrifié, tant souffert… Qu’importe, maintenant qu’elle a atteint son rêve. Alors pour achever cet acte, Nina saute dans le vide pour jouer la mort de son personnage. Mais, une chose bien étrange se produisit. Alors qu’elle devrait s’écraser de douleur sur le matelas prévu pour la réceptionner, elle s’enfonce dans ce dernier et atterrit dans un tout autre monde.

Nina se réveille dans un hôpital de Los Angeles. Elle n’est pas perturbée, ni même chagrinée — elle est amnésique, mais ce n’est pas tout. Son cerveau lui joue des tours, lui donne l’impression qu’elle a toujours vécu dans cette ville, dans cette époque, le Los Angeles des années 30 ! Une fois rétablie, elle a naturellement repris le chemin de l’opéra pour exercer son art. Que faire d’autre ? C’était son quotidien ici aussi après tout ! La danse classique la suivra jusqu’à sa mort, de toute façon. Et Nina continue de briller depuis un an et demi en tant qu’étoile de la compagnie. Il n’y a pas plus grand bonheur pour elle que cette vie qu’elle est en train de mener. Quel doux cadeau que lui a offert la porte en la rendant amnésique — adieu les traumas de son ancienne vie, bienvenue aux joies éternelles de celle-ci !