Lucifer ‹ Cruel, méchant, sournois, il mord

Tiffanie, Padawan (she).
à propos du personnage. réécriture du personnage original âge. 32 crédits. Padawan. comment nous as-tu connu ? Par mon âme soeur  @Heimdall Odinson  toi. Petites souris, cachez-vous.

Le monde était étrange. Être humain était étrange pour Lucifer. Lui qui avait été toute sa vie un imposant Maine Coon blanc et noir, voilà désormais qu’il était un humain d’1m91, à la peau très pâle, tout en muscles et avec des yeux foncés. Lapant sa boisson, il fixe les autres énergumènes à ses côtés avant de voir qu’il buvait d’une étrange manière. Il porta donc son verre à ses lèvres et le fit basculer. Le liquide lui coula le long du menton et il n’en tint pas compte. Un homme le fixait, la tête inclinée et il se tourna vers lui.
- Quelle est ton histoire ?


C’est vrai ça. Quelle est mon histoire ? Je ne connais pas l’année de ma naissance. Selon ma maîtresse, je suis venue au monde en 1697 dans le royaume de France. Ma mère était une maine coon comme moi, de pure race. Du moins, dans mes souvenirs car elle avait le pelage très doux. Je vins au monde en premier. Le plus fort, le plus gros. Suivi par six autres petits chatons. Ma vie aurait pu être une vie parfaite mais en ce temps-là, les chats de race n’existaient pas. Tous les jours, il fallait survivre. Au départ, nous ressemblions qu’à des petits rats, avec très peu de poils. Puis au bout de quinze jours, nous ouvrîmes les yeux. Ceux de mes frères et sœurs étaient bleus. Pas les miens. Les miens étaient jaunes et verts. Tandis que mes frères et sœurs se battaient pour avoir de la nourriture, je les fixai avec un mépris non dissimulé. Je tuai le premier pendant la nuit car il collait trop maman. Il s’avérait que la portée était défaillante. Je tuai le second dès le lendemain pendant que ma mère était partie chasser. De sept, nous n’étions plus que cinq.

Sentant le danger, ma mère chercha qui avait pu mettre fin à la vie de ses petits. Mais ne trouva jamais. Deux mois. Il me fallut deux mois pour décimer ma fratrie et avoir ma mère pour moi seul. Cependant, lorsque je fus le dernier, elle me rejeta. Lucifer, sournois. Lucifer, méchant. Il gronde. Il mord.
Il égorge.

Je ne connaissais pas les circonstances exactes de mon adoption. Ma mère m’ayant rejeté à cause de mon tempérament possessif, elle se tenait devant moi. Une humaine. Je méprisai les humains. Mais cette femme-ci était différente. Elle tenta de me mettre une laisse mais je la mordis presque au sang. Donc, Madame de Tremaine car il s’agissait de son nom, n’insista pas. Elle était mariée et mère de deux insupportables gamines. L’une d’entre elle, chantait faux. Me cassait les oreilles. L’autre, jouait de la flûte comme on égorgerait un poulet. Nous vivions dans un beau manoir. J’avais de la place pour moi. Mais personne à me mettre sous la dent. Il faut croire que les lieux étaient trop propres. J’étais brossé, choyé, on m’aimait. Mieux, on me vénérait.
Et c’est là qu’on me nomma pour la première fois : Lucifer
Et je me mis à sourire de tous mes crocs.

Les humains sont tellement fragiles. Ma maîtresse aimait son mari. Je me surprenais à les voir s’accoupler. Il semblait y prendre du plaisir alors que nous, nous le faisions à la période des chaleurs pour nous reproduire. C’était un acte dénué d’émotions. Violent. Purement physique. Mais les humains échangeaient en palabres, s’offraient des choses qui sentaient forts et me faisaient éternuer. Ma maitresse poussait des cris immondes et à chaque fois, je vomissais des boules de poil. Mais un jour, l’atmosphère changea. Elle hurlait mais pour autre chose. Je vins alors me mettre sur ses genoux, conscient que son aura avait changé.
Le maître était mort.
Tant mieux, je ne l’ai jamais aimé.
Il me prenait ma maîtresse.

Je ne comprenais pas trop les rouages de ce monde. Une dame ne pouvait pas vivre seule. Je possédais pourtant une maison confortable, un bon feu où dormir. Non, j’étais bien. Puis, un homme se présenta. Il avait une odeur différente. Il sentait la mer. Je n’aime pas l’eau, je suis un chat. Donc je me mis à lui feuler dessus mais il n’en tint pas compte. Il ne venait pas pour moi, il venait pour maîtresse. Elle se remit à sourire, elle se remit à rire. Et il lui fit la cour comme le faisait son ancien mari. Javotte qui me tenait dans ses bras, essaya de me mettre un nœud papillon et je la mordis. Je n’aime pas ça. Anastasie essaya de me coiffer mais je la griffai. Alors ce fut ma maîtresse qui fit en sorte que je sois beau. Elle avait le droit, elle était la seule.

Des cloches se mirent à sonner. Le bruit était insupportable et je tuais un oiseau. Il gisait aux pieds des jeunes mariés, son sang s’étalant sur les marches de l’Église. C’était un cadeau mais le mari poussa un cri d’effroi. Je ne comprenais pas pourquoi. J’avais entendu dire qu’il fallait offrir quelque chose. Et les oiseaux sont difficiles à attraper. Il avait mis à mal mon cadeau, je mis à mal sa jambe en la mordant. Je n’aimais pas cet homme et si jamais, on me laissait dormir avec lui ; je l’égorgerai.


Ainsi, on passa d’un grand manoir, à une espèce de ferme. J’aimais bien. Il y avait des poules à manger et des souris. J’en croquai une. Pas très maligne. Mais je me fis des ennemis comme Jack Jack. Gus Gus lui était bien gras et un abruti. Nous passions notre temps à nous chamailler. Un jour, la fille de l’homme se mit à hurler au pied du lit. Son père était mort. J’étais dans les bras de ma maîtresse et je me disais comme elle : bon débarras. Elle avait un cheval et un chien. Je déteste les chiens. Pataud. Lui et moi étions en guerre comme avec les souris. Ma maîtresse qui n’aimait pas les enfants fit de la gamine une esclave. Elle devait me faire prendre des bains la nigaude. Comme je m’amusai à casser les choses, à salir la maison et la griffer quand elle tentait de m’approcher. Je ne l’ai jamais aimé. La nuit, je dormais contre ma maîtresse en ronronnant. J’écoutai les souris. Je me promis de les manger.


Puis, un jour, il y eut un bal. C’était stupide. Et c’était quoi un bal ? Des hurlements hystériques à la maison, elles piaillaient comme des dindes. Cendrillon ne devait pas y aller. C’est tout ce que je compris. Donc je fis tout mon possible pour qu’elle n’y aille pas mais ces satanées souris. Je réussis à en manger une. Elle me resta sur l’estomac. Trop maigre. Je voulais Gusgus. La souillon partie au bal, j’aurai aimé prévenir ma maîtresse mais cette couillonne vint se trahir toute seule. Enfermée dans la tour, je me postai devant avec la clé pour empêcher les souris de passer.
Foutu cabot qui me jeta du haut de la tour.
Mais un chat atterrit toujours sur ses pattes.


Je ne fus pas invité au mariage. Et je n’y serai pas allé. Les nœuds papillons, le peigne très peu pour moi. Ma maîtresse devint encore plus méchant. Même avec moi. Anastasie se maria avec un boulanger. Il était gras et amenait du beurre. Ce fut donc le seul qui trouva grâce à mes yeux. Javotte épousa un homme dont je n’ai rien retenu. La plus laide des trois. Et ma maîtresse se retrouva toute seule. ce n’était même plus drôle car les souris avaient déménagé. Je n’avais plus rien à me mettre sous la dent. Donc je décidai de l’abandonner. Que voulez-vous, un chat n’est fidèle qu’à soi-même. Elle n’avait plus d’argent et je crevai la dalle donc je partis pour le château.


C’est au pied de l’escalier que je rencontrai Pompom. Elle était belle, blanche. Mais vaniteuse. J’en fis mon obsession et commençai à la courtiser. Mais je devais être un peu nigaud car elle me repoussait sans cesse. Les souris devinrent mes alliés et en échange, je ne devais pas les manger. Tu parles. Je me fis beau, lui offris des bouquets de poisson qui terminèrent sur ma tête. Mais c’est lorsque je lui sauvai la vie qu’elle consentit à me présenter sa croupe. Mais pas avant d’avoir tué les souris.
Impossible de tirer son coup convenablement je vous dis.


Et donc me voilà ici. Muet parce que je ne connais pas le langage. Je ne sais dire que « oui » « non » « mien ». Et c’est là que je croisai sa route. Je n’aimais ni les femmes, ni les hommes. Pourchassant une souris, je suis passé à travers une porte où j’ai fini nu comme un ver et humain. Jack Jack rêvait d’être humain. Pas moi. C’était agréable d’être un chat. On pouvait chasser, tuer sans se soucier des lois. On avait des caresses, de la tendresse et on ne devait pas en donner en retour. Non, c’était bien. Mais me voilà dans le corps d’un homme assez grand, assez musclé et séduisant. Je vois comment les autres me regardent. Je suis dans un monde où il y a des choses qui volent et une guerre. L’Empire. Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Je suis un chat, je fais ce qu’il me plaît. Donc j’ai testé le truc. Le sexe. Les humains sont obsédés par ça. Mais ce ne fut pas satisfaisant. Ce n’est que lorsque j’ai senti son odeur que mes pupilles se sont dilatées et que j’ai senti au fond : à moi. Je ne connais pas son nom. Je sais juste son odeur. Je ne sais pas si c’est un il ou une femme. Si je devais me baser sur son odeur, je dirai un il. Mais encore une fois, je ne sais pas aborder les gens.
Pas grave.
Je lacèrerai son dos de mes griffes.
Je perforerai la peau laiteuse de son cou avec mes crocs.
Car il est à moi.

Mon mien.