⌜ int. s. valentin ⌟ (( fifty shades of swastika )) ✧ – peter – ⌜ nsfw ; tw ⌟

TW : MENTION DU RÉGIME NAZI, IDÉOLOGIE ARYENNE/SUPRÉMACISME DE RACE, OBSESSION AMOUREUSE DANGEREUSE, HOMOSEXUALITÉ REFOULÉE, HOMOPHOBIE, DIFFÉRENCE D'ÂGE IMPORTANTE, SEXUALITÉ EXPLICITE, BDSM.

Il observe fixement la tasse de café désormais engloutie par le docteur Straub. Il l’observe sans doute beaucoup compulsivement pour que cela ne soit pas suspect. Le regard de Fischer s’ouvre d’excitation, alors que ses doigts se mettent à tapoter sur le bord de la table sur laquelle les deux hommes déjeunent calmement depuis une heure, dans une pièce isolée du centre de recherches de Straub sur Heligoland. Un discret sourire apparaît sur les lèvres du jeune assistant Klaus Fischer. S’en est terminé de ces insupportables sous-entendus honteux, de ces caresses malvenues et de ces regards fixes. Straub n’est plus un problème pour lui. Il a trouvé le moyen de supprimer à tout jamais les pulsions que son aîné lui voue depuis. C’est grâce à un miraculeux élixir que Klaus espère se débarrasser des avances jugées trop encombrantes du docteur Allemand.

Il ne pouvait en supporter davantage, d’autant plus que Klaus avait commis l’imprudence d’y céder à quelques reprises, toujours sous l’influence d’une quelconque magie ou de drogues. La première fois s’est déroulée dans le bureau de Straub. Il n’avait pas réellement cédé. Il avait subi des attouchements de la part du docteur, mais il avait su s’en aller à la dernière minute, avant de perdre définitivement toute dignité. La deuxième — ou plutôt la véritable première fois sexuelle entre eux — et dernière fois, c’était à Berlin, dans le luxueux appartement du docteur Straub. La magie l’avait conduit jusqu’à Straub. Straub lui avait fait découvrir sa chambre rouge, entièrement dédiée à ses expérimentations sexuelles. Klaus n’avait rien ou refuser. On l’avait ensorcelé. Fischer en déduisit qu’il avait perdu toute capacité à raisonner et à refuser les propositions sordides d’un employeur harcelant et hautement dangereux.

Mais aujourd’hui, Klaus se trouve dans son état normal. Mieux que ça : il a trouvé la solution à tous ses problèmes. C’est alors qu’il quittait la bourgade de Mittelburg en Bavière qu’il tomba sur ce marchand itinérant des plus suspects. La Saint Valentin approchait à grand pas. Klaus, étant célibataire et fier de l’être, avait complètement oublié certaines festivités. Il ne comptait pas célébrer la Saint Valentin. Il ne sortait avec aucune femme et il était bien trop accaparé par ses recherches. Klaus avait en réalité renoncé depuis des années à avoir une vie de couple et de famille normale, en décidant d’embrasser un glorieux destin en tant que scientifique sous l’Allemagne nazie. Il espérait contribuer à la grande renaissance scientifique de sa grande nation. À n’importe quel prix.  Ce marchand le fit sourire, et étrangement, il ne pu se détourner de lui. Il se laissa convaincre d’acheter l’un de ses précieux élixirs destinés à faire disparaître tout sentiment amoureux ou sexuel du cœur de l’être souhaité. Quel coup de maître ! Lorsque le marchand itinérant lui proposa de lui vendre cette potion à très bon prix, puisqu’il n’arrivait pas à écouler tout son stock, Klaus su au fond de lui qu’il la lui fallait. Il pensa immédiatement à Straub et aux tourments violents que ce dernier provoquait dans son corps, ou même dans son cœur palpitant. Fin de partie pour Peter Straub.

« Tout va bien, docteur ? Vous m’avez l’air ailleurs. Vous n’aimez probablement pas que l’on discute du travail pendant le déjeuner. Je comprends. Pardonnez mon impétuosité. » s’excuse respectueusement Klaus pour capter l’attention de son employeur. Ils viennent de terminer le déjeuner. Du moins, Straub a terminé plus tôt que son jeune assistant. Il avait fort faim. Klaus en est encore à avaler son dernier morceau de steak saignant, et de se repaitre de  cette délicieuse sauce aux trois poivres concoctée par les cuisiniers de l’île. Straub vient d’avaler son café noir d’une traite, afin de digérer cet excellent déjeuner entre collaborateurs. Quelque chose changea dans le regard du docteur, sentit Klaus. Il ignore si cela est le fruit de son imagination débordante muée d’espoirs vains ou si l’élixir de ce marchand a bel et bien fonctionné sur sa pauvre victime. Ce que Klaus ignore, bien qu’il n’ait jamais vraiment cru en la magie, c’est que le marchand s’est bien foutu de lui. Il lui a vendu un élixir magique, certes, mais certainement pas celui qui ôte tout sentiment ou toute attirance passionnée dans le cœur de la personne qui le consomme. Il s’agit d’un élixir d’amour passionné. Le docteur a avalé un élixir supposé le rendre fiévreusement amoureux de la personne qui le lui fait boire, mais un problème de taille se pose entre eux. Peter Straub est déjà amoureux fou de Klaus Fischer. Ce qui va alors se produire, c’est un amour décuplé au point d’être maladif et obsessionnel. Un amour destructeur, sadique et possessif à la limite du trouble psychiatrique. Straub est déjà sévèrement atteint par sa passion. Que peut-il y avoir de pire ?

Klaus ne se doute de rien, et découpe méticuleusement son dernier morceau de viande à l’aide de ses couverts en argent, tout en chantonnant gaiement dans un coin de sa tête. Il se sent fier, libéré de toute pression. Il se croit débarrassé de la pression provoquée par Straub, de son harcèlement sexuel permanent au travail, mais il n’en est rien. Absolument rien. Le pire est encore à venir. Ce qu’il s’est passé dans l’appartement du docteur Straub à Berlin n’est rien en comparaison de ce que ce dernier s’apprête à lui faire subir. « C’était délicieux. » dit Klaus en reposant ses couverts, puis en s’emparant d’une serviette blanche afin de tapoter doucement ses lèvres. « Je vous remercie pour ce déjeuner. Je pense que je vais retourner dans mes appartements pour préparer mes affaires. Comme vous le savez, je prends le prochain bateau pour Mittelburg. Il s’y passe des choses qui réclament mon intervention. Restez donc sur Heligoland. Je vous  tiendrai informé par télégrammes. » Vite. Mettons le plus de distance physique. Klaus est pressé de quitter cette île-laboratoire de malheur. Partir loin de Straub représente une chance inespérée d'avoir de vraies vacances. Loin de son boss, très loin du scientifique cinglé.  

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Si Peter Straub nourrit bien quelques soupçons à l’égard de son jeune assistant, ceux-ci n’ont jamais directement concerné une quelconque atteinte à son intégrité intellectuelle… Par orgueil, le scientifique nazi s’était toujours cru invulnérable, de ce point de vue, au point de repousser toujours plus loin les limites de l’acceptable. Non, pas une seconde, au moment de siroter le contenu de la tasse de café que lui avait aimablement servi Klaus Fischer, il ne s’était imaginé que ce dernier avait déjoué sa vigilance afin de remplir ladite tasse d’un liquide pour le moins suspect… un philtre supposé annihiler tous ses sentiments. Il ne l’a pas envisagé un seul instant… En revanche, il a bien constaté, en effet, que le comportement du jeune homme était peut-être un peu différent de celui qu’il avait tendance à aborder ces derniers temps, lui qui cherchait à mettre le plus de distance possible entre eux comme pour leur faire oublier la proximité qui avait été la leur durant deux occasions bien spécifiques, qui avaient marqué le docteur Straub comme au fer rouge. Ils n’en ont jamais reparlé, car Klaus s’est toujours arrangé pour balayer d’un revers de la main les sous-entendus appuyés de son supérieur, mais ce dernier devine la pensée obsédante qui doit être la sienne. Ce qu’ils ont vécu, tous les deux, dans l’intimité de son appartement du cœur de Berlin, était trop intense pour ne pas avoir laissé un souvenir cuisant à son jeune assistant, qui aura marqué aussi bien son cœur que ses chairs. Ils recommenceront, tôt ou tard, Straub le sait. Il faut seulement pour cela que Klaus daigne enfin admettre la puissance de ses sentiments plutôt que de laisser ces derniers le consumer silencieusement. Chaque regard que Peter lui adresse est chargé d’une puissante électricité… et la potion que Klaus a voulu lui faire boire dans le plus grand secret n’y changera absolument rien.

Bien au contraire, même… Car quand Klaus pense avoir malicieusement éteint tous les sentiments que son supérieur pouvait éprouver pour lui, il a en réalité provoqué l’exact inverse. Sans s’en rendre compte encore, Klaus a enclenché une véritable bombe à retardement. Cette potion n’aura pas pour effet d’étouffer sa passion, mais bien au contraire de l’exacerber…. A un point qui ne pourra être que destructeur. Peter Straub désirait passionnément, obsessionnellement Klaus Fischer, cette potion le fera dépasser de nouveaux signes de folies. Alors que son regard le dévisage, Peter est certain de ce qu’il doit faire… Retenir Klaus envers et contre tout. Si son jeune assistant ne peut-être à lui, il ne doit être à personne. S’il doit partir où que ce soit loin de lui, alors autant qu’il n’aille nulle part. Cette potion déchaîne sa possessivité agressive, déjà plus qu’exacerbée.

« Non. »

Son ton est ferme, définitif, quand Klaus évoque les affaires qu’il devrait préparer et son départ pour Mittelburg. Hors de question de le garder à distance de lui. Straub se lève presque aussitôt, et il ne tarde pas plus pour attraper le bras de son assistant avec une poigne de fer. Il le serre si fort qu’il se sentirait presque prêt à lui briser les os.

« Où pensez-vous partir, docteur ? » l’interroge-t-il d’un ton qui n’est rien d’autre que menaçant. « Aucune affaire n’est plus urgente que celle qui vous retient ici. » De sa main vacante, il tire sur ses cheveux blonds pour l’obliger à garder son regard planté dans le sien. « Vous resterez avec moi aussi longtemps que je l’aurais décidé, vous ne m’échapperez pas. Vous êtes à moi, c’est bien compris ? »

Il n’attend pas de réponse de sa part. Il ne court avec aucune forme de consentement de sa part. Le peu de réserve qu’il savait afficher auparavant s’estompe. Animal, brutal, il exprimera la moindre de ses émotions, la moindre de ses envies, dans leur plus intense crudité. Il ne se retiendra pas… Car oui, quoi que Klaus ait pu en penser par le passé, Straub avait été terriblement raisonnable avec lui jusqu’alors. Ce ne sera plus le cas à présent. Peter Straub prendra, directement, sauvagement, inconditionnellement, sans attendre patiemment son dû, sans réclamer son reste. Il ne lui laisse pas plus de choix au moment d’écraser ses lèvres sur les siennes et de l’attirer brutalement contre le mur le plus proche. Ses dents se plantent jusqu’au sang sa lèvre inférieure, sa langue s’en délecte.

« Vous avez un problème… de taille à résoudre », déclare-t-il en guidant de force sa main jusqu’à son entrejambe pour lui faire sentir la puissance de l’érection qu’un seul regard dans sa direction a fait naître chez lui.

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« Non ? » répète Klaus, surpris par ce refus catégorique. Les choses semblaient désormais réglées entre eux. Straub étant d’ordinaire tellement absorbé par le projet zombie ne réagit jamais avec lui de cette manière. Il le laisse généralement s’en aller, vaquer à ses occupations. Il prend simplement note de son congé. Cette fois-ci, l’attitude du docteur surprend le jeune physicien. Cela l’étonne d’autant plus qu’il lui semblait avoir solutionné leur problème en commun à l’aide de ce fameux élixir d’oubli… Straub était supposé avoir oublié ses sentiments obsessionnels. Il était censé enfin… le laisser tranquille. Pourquoi le retenir s’il ne le désire plus ? Est-il finalement furieux de s’être adonné à ces perversions au point de vouloir le faire taire à jamais ? « Mais, docteur Straub… » Le cœur de Klaus se met à battre la chamade. Il sent qu’un grave danger s’apprête à lui tomber dessus.  Straub est le danger. « J’ai beaucoup à faire pour le projet zombie. Pour votre projet, docteur. Pour notre… notre projet. » Sa voix se brise au même moment. Il essaie de lui tenir tête, mais le comportement de Straub le pétrifie sur place. « Il faut que je retourne sur Mittelburg pour terminer mes rapports et veiller au suivi de nos expérimentations sur l’énergie Geiskraft. Bitte, nous nous reverrons dans quelques jours. Je vous le promets. Vous n’avez pas besoin de moi, que pouvez-vous bien me vouloir de plus dans cet état ? J’ai encore des expériences à mener, que pourrions-nous débriefer ensemble ? » Il s’évertue de se cantonner au cadre professionnel, alors qu’il est évident que plus rien n’est plus professionnel entre eux. Straub a littéralement disjoncté.

« Docteur ! » crie Fischer, alors qu’il sent la poigne ferme du docteur se saisir des mèches blondes de ses cheveux pour le contraindre à ne plus jamais quitter son regard assassin. « Docteur, bitte… Bitte… Reprenez-vous, docteur Straub… Herr docteur… Vous n’allez pas bien du tout… » Il s’agite, tremblant de peur. Connaissant la cruauté de Straub, il craint le pire venant de lui. Fischer à beau chercher à dégager son bras, Straub lui broie quasiment les os de sa main vacante, — celle qui ne lui meurtri pas les cheveux avec tant de sadisme. « Je ne suis pas à vous. » grogne le jeune physicien qui refuse de se laisser malmener par son supérieur. « Je ne suis à personne. » rajoute-t-il, fort de ses convictions et notamment de sa volonté d’indépendance. Straub a suffisamment abusé de sa personne au fil des semaines. Il est temps que Klaus se rebelle enfin contre l’oppresseur nazi. « Quand ouvrirez vous enfin les yeux ? Ça n’arrivera jamais entre nous. Jamais ! Je ne suis pas… » Il tremble en voulant le dire. Le proférer comme on dirait une insulte.  Je ne suis pas gay. Il le hurle de toutes ses forces. « Je ne suis pas homosexuel ! » Enfin. Klaus se libère de ses démons. « Je ne suis pas un putain d’homosexuel, Straub, et encore moins votre victime ! Défoulez vous avec quelqu’un d’autre ! Allez harceler… Humiliez quelqu’un d’autre ! Ça suffit, j’ai assez donné avec un taré de votre genre ! » Klaus se débat, même lorsque Straub le plaque violemment contre le mur pour se précipiter sur ses lèvres. Avide de caresses. Straub lui mord la lèvre, léchant le sang qui s’agglutine sur sa lèvre inférieure. C’est délicieux. Klaus éprouve toujours autant de plaisir à sentir les lèvres gourmandes de Straub sur les siennes. Sa bouche imbriquée dans la sienne, comme un morceau de puzzle parfait. C’est insupportable comme son corps le désire et comme son esprit se l’en empêche.

Straub lui prend alors le poignet pour lui faire constater l’importante érection froissant les plus de son pantalon de costume sur mesure. Fischer se sent électrisé par l’érection du nazi. Il palpe discrètement, sentant même la grosseur de ses testicules sous la pulpe de ses doigts. Straub insiste, persiste et signe. Fischer se retient, délassant les muscles de sa main, luttant contre la pression exercée par Straub sur celle-ci, afin de ne pas avoir à le caresser sur la longueur. Straub est si excité que les barrières de tissus de ses vêtements ne laissent aucune place à l’imagination. Straub est bien monté, très bel homme surtout. Fischer l’a toujours déploré… Il détestait le fait de guetter chaque pli de veste de costume, d’admirer tous les motifs de ses cravates en laine vierge avec autant de pointillisme. Il se haïssait pour espérer dans l’intimité de son lit pouvoir un jour sentir la douce caresse aérienne des doigts de cet homme en train de parcourir ses propres plis de chair désœuvrée, — ceux toujours plus dilatés d’une antre caverneuse, brûlante et étriquée à souhait. Et enfin, ce moment fatidique est arrivé. Le physicien fut défloré avec le doigté exceptionnel d’un scientifique d’envergure. Klaus ne l’admettra jamais à voix haute, mais il a adoré cette première fois entre eux à Berlin. Il lui est arrivé durant des semaines et des nuits de s’amuser à contracter, puis décontracter ses muscles intimes en voulant reproduire le mouvement de friction délicieux auquel l’avait initié Straub. D’ailleurs, il y a eu une pensée qui ne l’a plus jamais quittée après cet acte honteux. Lorsque Straub s’est retiré de lui, Fischer s’est surpris à éprouver… la sensation désespérément douloureuse de vide physique. Le vide créé par l’absence du sexe dur et insistant de son amant entre ses murs intimes parcourus de spasmes, le vide succédant la fin de l’acte sexuel entre deux hommes, le vide mettant à mal son anus désœuvré. Son anus qui ne désirait alors plus qu’une seule chose, que Straub ne le désemplisse jamais. Fischer avait craint toute sa vie de se sentir un jour rempli par un autre homme, tout en désirant secrètement cet état de fait.  Il craignait de perdre tout contrôle, à commencer par à dignité. Fischer avait nié son plaisir par orgueil mais la vérité était si pitoyable. La triste vérité, c’est que le souvenir lancinant des allées et venues de la verge du docteur Straub dans son corps malmené, soumis et attaché, le hantent encore depuis des mois. Il ne cesse de subir encore et encore ses attouchements, de repenser à la manière dont le sexe du scientifique épouse si parfaitement son corps. Il a mal, si mal. Ça le crève d’être obsédé par cette expérience qu’il devrait pourtant rejeter de toutes ses forces. Son corps crie famine et grâce pour être à nouveau rempli par l’appendice de Straub, et sentir sa semence pulser dans les profondeurs chaudes d’un anus finalement peu récalcitrant à se laisser dominer. Il veut que Straub le recouvre de ses œuvres, et il veut surtout se rappeler de la pression de cette verge sure d’elle, venant frapper son point prostatique sans vergogne, lui provoquant frissons, grimaces de dégoût et vagues de plaisir. Il veut avoir mal et jouir dans le même temps. Il veut goûter encore à cet apothéose de volupté, dans lequel Straub, repus, crachera ses fluides blanchâtres et chauds qui couleront, en un très mince filet, le long de son tout petit et hyper sensibilisé orifice. À cette pensée sordide, Fischer réalise que ses muscles intérieurs se contractent en anticipation à tout ce que le docteur est encore susceptible de faire à son corps.

Klaus s’interdit de répondre à des avances, d’autant qu’elles sont toutes d’une brutalité inouïe. Il détourne alors son visage, forçant le vieux Straub à lâcher prise. « Je ne suis pas un dégénéré sexuel comme vous. La seule chose que vous méritez, Straub, c’est de vous reproduire avec un putain de coq. » vocifère le physicien. Fischer se moque, et le rejette. Il rejette par ricochet ses propres désirs, son propre plaisir. Fischer refuse d’aimer cette part de lui, cette sexualité qu’il considère comme indigne des héros. « Allez enculer l’un de vos zombies, car vous ne me compterez jamais dans la liste de vos abominations. » Fier de sa réplique, Fischer lui mord violemment la langue, jusqu’à le faire saigner et hurler de douleur. Il la lui entaille, l’égratigne mais ne la coupe pas. Il veut lui brûler la chair, pour qu’il le laisse à jamais en paix. Qu’est ce qui ne va pas chez Straub ? Cette foutue potion n’a rien arrangé du tout, c’est même pire : Straub le veut, de gré ou de force. Apparemment surtout de force. Il bouscule Straub, après l’avoir frappé au visage d’un coup de poing bien placé. Hors de question de céder une fois encore à ses perversions. Klaus veut pouvoir de regarder son propre reflet dans la glace. « J’ignore ce qui vous prend, mais nous en reparlerons lorsque vous aurez retrouvé votre état normal, docteur. » grogne Fischer, qui tire sur le col de sa chemise sous son uniforme. Il récupère le sang perlant sur sa lèvre du bout du pouce, et se l’enfonce dans la bouche, suçotant longuement. Klaus n’a certainement pas l’intention de se montrer séducteur par ces gestes qui ne représentent absolument rien pour lui, mais un Straub à l’esprit troublé interprétera peut-être bien cet acte comme une sorte de parade nuptiale… Il est hors de question pour Klaus d’imaginer des préliminaires entre eux, pourtant. Il veut juste s’en aller. S’en aller et pleurer son désespoir, ses contradictions violentes, son envie qu’il brime par fierté et qui ne lui laisse qu’un goût amer en bouche. 

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Les protestations de Klaus laissent Straub de marbre, un marbre aussi dure que cette tension insoutenable qui lui brûle l’entrejambe. Il l’a suffisamment courtisé, il n’estime plus nécessaire de poursuivre à présent. Klaus sait ce qu’il lui doit, de même qu’il sait ce qu’il veut. Voilà trop longtemps qu’ils tournent autour du pot, tous les deux, il n’est certainement plus question de poursuivre de la sorte. Cette soirée marquera un tournant décisif dans leur relation. Straub l’a décidé ainsi. Et Straub n’en démordra pas. Oui, leur projet devrait accaparer tout leur temps et toute leur attention, et même Straub, d’ordinaire, en dépit de son obsession pour son subordonné, sait faire la part des choses et accorder au projet Zombie toute l’attention qu’il mérite… Mais Straub n’est pas dans son état normal. L’ordre de ses priorités a drastiquement évolué, de même que les limites qu’il se sent capable de franchir afin d’assouvir ses pulsions d’une rare puissance, d’une entière violence. Chacune des suppliques de son interlocuteur n’auront pas l’effet escompté, dorénavant. Straub se contente de prendre un dû qu’il réclame depuis trop longtemps. Il sait que Fischer n’est pas indifférent à lui, quoi qu’il puisse en dire. Il est temps qu’il l’assume. La patience de Straub s’est heurtée à ses ultimes limites. Il n’attendra pas davantage.

« Je n’ai jamais été mieux, au contraire », rétorque Straub alors que son subordonné essaie de lui faire entendre raison et suggère qu’il ne serait pas dans son état normal, atteint d’un mal quelconque qui altérerait son jugement dans de trop grandes proportions. Il va très bien, il se sent parfaitement lucide. Il a enfin conscience de ce qu’il doit faire et se reproche d’avoir, par le passé, fait tant de manière avec Klaus. Il est pourtant bien placé pour savoir que l’on n’obtient jamais rien sans forcer drastiquement le destin. C’est ce qu’il faut faire, et c’est ce qu’il fera toujours, envers et contre tout. « Ce n’est pas à toi d’en décider », ajoute-t-il, quand Fischer affirme ne pas lui appartenir. Ni à lui, ni à quiconque, d’ailleurs. « Vous n'êtes pas maître de votre destin. Vous n'êtes pas maître de quoi que ce soit », ajoute-t-il, s’appliquant avec sadisme à faire état de toute l’impuissance de Straub, qui ne pourra certainement pas compter sur lui pour le sauver d’une situation qu’il désire trop intensément. « Je suis votre maître… et vous ne pouvez rien contre ça. »

Straub ne prend pas même la peine de contredire son subordonné quand ce dernier suggère qu’il ne serais pas homosexuel. Les faits parlent d’eux-mêmes, aux yeux de Straub. Le désir est mutuel, quoi qu’il puisse en dire. Il en a envie autant que lui, il se laisse seulement entraver par les barrières morales sur lesquelles se fondent en partie le parti qu’ils ont choisi de servir… Mais Peter Straub n’est pas assujetti pleinement à la cause qu’il sert pourtant assidûment. Sa soif de pouvoir et son besoin de dépasser les limites de l’acceptable scientifique ont motivé ses choix bien plus qu’une quelconque conviction idéologique. Il n’a pas honte de ce qu’il est pas plus qu’il n’éprouverait de honte de le désirer… encore moins ici, ) huis clos, alors que nul ne peut réellement savoir ce qui se trame entre ces autre murs.

Un baiser intense et passionné plaqué sur ses lèvres, alors qu’il le maintient fermement contre le mur le plus proche donne corps à ses envies et retire toute crédibilité aux protestations de Fischer, tant il est évident, au moment de mouvoir ses lèvres contre les siennes, qu’il le veut tout autant. Dans son regard, il devine un trouble immense, alors qu’il oblige Fischer à sentir sa virilité, dure comme le bois, sous le pli de ses vêtements… Il le veut, il lit dans ses yeux bien plus que dans les paroles fausses qu’il lui assène dans le but de se détourner de ses propres désirs, de ses propres émotions. Ses paroles crues pourraient presque l’amuser tant le jeune homme met tout son cœur à le rejeter. Autant de cœur qu’il en mettait, cette nuit-là, à hurler son plaisir dans sa chambre particulière de son appartement du cœur de Berlin.

« Scheiße ! »

Le scientifique jure au moment de sentir les dents de Fischer se refermer sur sa langue. La douleur est terriblement lancinante. Sous l’effet de celle-ci, il est incapable de retenir Fischer et se laisse frapper au visage. Il a la bouche et le nez en sang, quand il reprend ses esprits… Mais ses esprits restent échaudés par la flamme décuplée d’une passion encouragée et entretenue par le philtre qu’il a ingéré. Quand il voit Fischer passer son doigt sur sa lèvre, y récupérer le sang, et le fourrer entre ses doigts. C’est sans aucun doute le geste le plus sensuel qu’il pouvait faire aux yeux de Straub. Cet homme le rend positivement fou.

« Vous allez devoir montrer le respect que vous devez à votre supérieur », réplique Straub, pourtant pas entièrement insatisfait des initiatives violentes de son jeune subordonné… Elles lui donnent plus encore envie de lui. « Vous ne voudriez pas que je vous fasse tout perdre… Ou pire encore, devenir l’un d’entre eux… » Il n’explicite pas son discours, mais il parle évidemment des zombies qui n’auraient pas vu le jour sans son expertise.

Profitant d’un instant de faiblesse de la part de Fischer, Straub parvient à le saisir à la gorge et à le plaquer dos au sol. Les doigts toujours enroulés autour de son cou, il s’installe à califourchon au-dessus de lui.

« Sei jetzt ein guter Junge » (Sois un gentil garçon, maintenant), ordonne-t-il en agitant ses hanches tout contre son bassin, dans l’espoir de réveiller en lui ce désir manifeste, qu’il ne pourra pas lui cacher.