(( here's my formal invitation )) ✧ – hanni – ⌜ nsfw ; tw ⌟

Clarice accroche son regard sombre sur les yeux perçants, – d’un ambre d’une rare intensité aux reflets verdâtre – de Lecter. Son calme contraste vivement avec le tourbillon d'émotions qui bouillonne en elle. Le monde semble s'être réduit à eux deux, et le reste des invités situé à l’étage, leurs verres qui s'entrechoquent et leurs bavardages futiles, s'effacent en arrière-plan pour laisser Lecter et Starling, – seuls dans cette modeste mais splendide cave à vins. « Je crois avoir l’œil pour bien les choisir. » s'entend-elle dire, sur un ton maîtrisé, faussement serein. Le vin qu'ils s'apprêtent à partager est indubitablement exquis, mais c'est surtout l'homme qui se trouve devant elle qui est véritablement enivrant. Hannibal verse ensuite le vin dans deux verres à pied relativement imposants, tandis que Clarice lutte pour retrouver son calme. Elle doit feindre l’indifférence, la neutralité absolue, et ne surtout pas lui dévoiler son agitation. « C'est un choix parfait, docteur Lecter. Merci de m'avoir laissé cette liberté… Beaucoup de vos convives seraient verts de jalousie s’ils apprenaient ce que nous faisons ici. » dit-elle en récupérant aimablement le verre qu’il lui tend, qu’elle aime comparer à une bouée de sauvetage. Clarice l'accepte avec une main tremblante et imite ses gestes, faisant tournoyer le liquide rouge profond et s'imprégnant de son arôme des plus complexes. Elle aperçoit fugitivement son sourire charmeur, – sûr de lui –, exactement le genre de sourire qui renferme des secrets et des promesses, et cela envoie dans le creux de ses reins une horde de frissons extatiques. « Oh, vraiment ? Je constate que vous n’êtes pas juste un grand connaisseur de l’anatomie humaine, ou de la psyché, mais vous êtes également un amoureux transi d’œnologie. » s’amuse-t-elle, réellement impressionnée par la culture sophistiquée de Lecter dans un nombre énorme de domaines. Les paroles de Hannibal sur les caractéristiques du vin résonnent dans son esprit, et elle ne peut s'empêcher d'établir un parallèle entre le vin et leur relation complexe. « Vous avez le don de trouver des similitudes entre tout, docteur Lecter. » La première gorgée de vin danse sur sa langue, Clarice obéir en prenant le temps de savourer les saveurs riches de ce grand cru spécialement sélectionné à son intention. On dirait que chaque goutte de Vosne-Romanée a été élaborée pour correspondre à la profondeur de ses émotions à cet instant. Clarice se perd momentanément dans la sensation, le goût, le contact de la présence de Hannibal. Pendant un court instant, Clarice s’abandonne à l’intimité de leur conversation. Les yeux mi-clos, elle se laisse enchanter. « Appréciez sa couleur, opaque, presque satinée... elle a la préciosité du rubis et le mystère du sang. Quant au goût... je vous laisse en juger. » entend-elle, en ayant l’esprit complètement parasité par la voix rauque de Lecter. Celle-ci la ramène à la réalité, et elle plonge à nouveau son regard dans le sien. « Le vin a une part de mystère dont on ne peut se détourner, même si on le voulait de toutes notre forces, un peu comme vous. »

À son tour, le son de sa voix faiblit, pour ne laisser filer qu’un mince chuchotement. Il se rapproche toujours plus. Elle ne recule pas. Elle ne le peut pas. Sa croupe se trouve déjà au bord du meuble rectangulaire qui trône au centre de la cave à vins. Piégée. Leurs genoux se frôlent presque. Clarice est incapable de résister au magnétisme qui s’échappe de lui. Lorsqu'il l'encourage à fermer les yeux pour intensifier l'expérience, Clarice hésite un instant avant de céder à la tentation. Pourquoi pas ? Lecter est digne de confiance. (N O N) Elle ferme les yeux à sa demande, se laissant totalement emporter par l'instant. Au bout de quelques secondes seulement, une sensation de chaleur se met à irradier au niveau de son bras, – la légère caresse des doigts d’Hannibal lui procure un intense sentiment de bien-être absolu. « Je me demande où nous mène tout ceci, docteur Lecter. » Clarice lui confesse ses doutes, ses incertitudes et ses peurs inavouables. Gardant les yeux fermés, elle ne fait plus un seul geste, comme pétrifiée par le toucher de Lecter sur ses bras. « Il est réellement exceptionnel. » admet-elle après une nouvelle gorgée, susurrant au bord du menton de Lecter. Le propriétaire s’est assez rapproché d’elle pour que leurs souffles se mettent à s’entremêler, leurs nez se frôler par instants, et leurs torses s’épouser dans un effleurement infime mais magnétique. Ils sont tous les deux aimantés l’un vers l’autre. « Je n’en avais encore jamais rencontré de si… fort de caractère. » Mais parle-t-elle seulement encore du vin ? Clarice a encore le goût de fruits et d’épices du vin rouge sur les lèvres. Une pensée s’égare dans son esprit, malencontreusement. Clarice imagine le goût de celles de Lecter, également imprégnées de la saveur si riche et ronde de cet excellent cru… de la sucrosité déposée sur son palais, de la douceur de sa langue étreignant de longues minutes la sienne, jusqu’à perdre haleine. Honteuse pour ce fantasme, l’esprit parasité par des souvenirs confus de leurs corps imbriqués l’un dans l’autre, Clarice essaie de faire taire ses désirs secrets, pour se concentrer sur le sérieux de leurs échanges.