The devil over your shoulder [Constance]

The devil over your shoulder

feat.  @Constance Bonacieux

Interférer dans des affaires qui ne le concernent que de bien loin n’est guère dans les habitudes ni les attributions de l’archidiacre de Notre-Dame de Paris. Il a déjà suffisamment fort à faire avec ses propres problèmes, ceux qu’il aura occasionnés de lui-même, de par ses choix les plus douteux, en conformité desquels, même après avoir sauté le pas de trop, il ne se sent toujours pas des plus confortables. Il aurait souhaité ne pas être ainsi sollicité, dans des circonstances qui ne peuvent qu’éveiller les suspicions, mais il ne peut certes pas se permettre de refuser à qui causerait probablement sa perte ce qui revient en fin de compte à un menu service.

Claude Frollo n’a aucun grief à l’encontre de Constance Bonacieux, et pour cause, avant que Milady Winter ne l’informe de son cas et du « menu service » qu’elle espérait de sa part, il n’avait jamais prêté attention à elle outre mesure. Elle ne lui semble pas fréquenter son église avec autant d’assiduité que celle dont font preuve certains autres. Ce n’est pas un reproche, c’est un constat. Par ailleurs les plus grands prieurs sont souvent les plus redoutables, car ils sont ceux qui ont le plus de choses à se reprocher. En ce qui la concerne…

Il ne saurait prendre la mesure de ses péchés ni ne s’y intéresse véritablement. Il fera ce qui lui est demandé, pour sa propre tranquillité d’esprit, pour éviter que des gens d’importance s’intéressent de trop près à ses propres affaires, qui sont bien loin d’être des plus reluisantes, c’est à peu près tout ce qu’il fera… ce qui est déjà beaucoup, car une telle action, qui peut sembler peu, pourra décider du sort de cette jeune femme discrète et dont le plus grand crime aura été d’attirer les mauvais regards.

Frollo s’avance vers elle lentement. Il prend le temps de réfléchir aux mots qu’il prononcera, et à la portée de ces derniers, au poids qu’il souhaitera leur donner, à la valeur qu’il décidera de leur accorder. Il réfléchit, les yeux levés vers l’imposant vitrail de Notre-Dame qui dépose des dessins colorés de lumière sur le sol de pierre grise. Son lieu de villégiature est la preuve à échelle humaine de l’existence de ce qui est beau. Il en était la seule preuve, même, aux yeux de Frollo, avant qu’il ne commette la terrible erreur de voir un jour la belle Esmeralda danser sur le parvis de son église. Il se glisse telle une ombre dans son dos, jusqu’à venir déposer lentement une main sur son épaule.

« Mademoiselle Bonacieux ? » l’interroge-t-il à voix si basse que l’écho lui-même oublie de répéter ses paroles. Il profite de son autorité naturelle, surtout en ces lieux, pour obtenir d’elle la compliance et la pleine attention qu’il exige de sa part, et qui devrait naturellement lui faciliter la tâche pour la suite. « J’aimerais m’entretenir avec vous quelques instants. Vous permettez ? »

Le ton est agréable et poli, il dissimule néanmoins des intentions autrement plus sombres.