⌜ f b ⌟ (( lie to me )) ✧ – nsfw + tw –

Paul Beresford et Paloma da Silva, — ceci étant un faux nom trouvé pour s’intégrer dans son nouvel environnement — s’étaient rencontrés au cours d’une vente aux enchères dans le quartier de Warehouse District, quelques mois plus tôt. Ils se sont entendu à la perfection. Paloma n’avait encore jamais rencontré un homme aussi distingué, poli, gentleman, charmant, amoureux d’art et surtout aussi séduisant. Paul Beresford est doux, patient et très cultivé. Paloma ne s’ennuie jamais en son agréable compagnie. Il lui arrive bien souvent de regretter sa condition d’espionne, qui l’empêche d’exprimer clairement ses sentiments ou même d’imaginer pouvoir s’engager avec lui. Elle ne peut pas avoir de relation amoureuse avec Beresford. Ce serait du suicide, compte tenu de ses véritables activités professionnelles. Elle risquerait surtout de mettre la vie de Paul en danger. Paloma ne se pardonnerait jamais, s’il devait arriver malheur à un homme aussi bon. Paloma y pense, toutefois, de plus en plus. Il n’y a malheureusement que dans ses rêves qu’elle se permet d’imaginer une vie entière avec Paul Beresford. Ils se fréquentent comme des amis, passent d’agréables après-midi dans des vernissages à la galerie dont Paul est propriétaire, ainsi que des déjeuners, dîners ou brunchs divins dans des restaurants et brasseries chics de la Nouvelle-Orléans. Paul l’emmène partout, — dans des bars d’hôtels de luxe, des déjeuners entre deux rendez-vous à la galerie qu’il possède, ou même des pique-niques dans les plus beaux parcs de la ville. Ils semblent apprécier passer du bon temps ensemble et discuter d’arts, d’histoire et même de philosophie antique. Paloma ne peut nier l’effet que cet homme lui fait. Malgré toutes leurs escapades, ils semblent avoir tous les deux une préférence pour les soirées œnologie dans l’appartement luxueux de Paul. Ce dernier lui fait découvrir toujours de très bons crus. Paloma se régale. Il y a une différence d’âge importante entre eux, mais celle-ci disparaît comme par magie lorsqu’ils se mettent à discuter ensemble. Paloma oublie alors que Paul est âgé d’une cinquantaine d’années, et qu’elle vient à peine d’attaquer sa trentième décennie. Paloma oublie tout, pour profiter pleinement de tout ce qu’il peut lui offrir. Dans des moments-là, Paloma arrive même à oublier sa dangereuse vie d’espionne. Paul est un réconfort pour elle. Un moyen d’évasion, délicieux et sans engagement. Il n’a jamais exigé d’elle quoique ce soit. Il tente, parfois. Paloma le voit venir, — une main qui se dépose sur le bas des hanches, l’épaule, la joue… qui se glisse dans des beaux cheveux bruns… Toujours très respectueusement bien sûr, mais sans ambiguïté sur la nature de ses intentions à son égard. Il reste un homme, quoiqu’il en soit. Il a beau se montrer très gentleman et d’une grande patience avec elle, Paul Beresford attend enfin de conclure leur flirt une bonne fois pour toutes. Paloma ne compte pas satisfaire ses attentes. S’engager avec lui dans une relation sexuelle, pourquoi pas amoureuse, serait un pari beaucoup trop dangereux. Paloma n’a pas le droit de s’attacher à un civil aussi séduisant soit-il, ou à qui que ce soit, même un espion.

« Bonsoir Paul. J’espère ne pas vous avoir surpris par mon coup de téléphone. Vous étiez peut-être occupé pour la soirée… Je m’en veux de m’inviter chez vous par surprise. Je comprendrais que vous m’en vouliez, vous savez. J’ai dû refuser votre dernier rendez-vous parce que j’étais en déplacement à l’étranger… » lui dit-elle en se passant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, timide. Il l’impressionne. Paloma se perd dans des explications, sa confusion est perceptible. Elle rit, et rougit, son regard ne peut se stabiliser franchement sur son interlocuteur. Paloma observe chaque détail de l’appartement pour ne pas avoir à affronter le regard bleu de Beresford. Ils n’avaient pas prévu de se voir ce soir, mais la voilà. La belle Paloma l’a pris de court en l’appelant sur son téléphone fixe, une heure plus tôt. Elle désirait le voir, lui parler, le sentir… À peine eut-il ouvert la porte d’entrée de son appartement, que la jeune femme s’est précipitée à l’intérieur. Paloma se sent émotive aujourd’hui, et son besoin de voir Paul Beresford en chair et en os ne sort pas du chapeau d’un magicien. C’est le fruit d’une récente déconvenue au cours d’une mission avec Bond. Paloma et Bond ont échoués, et la jeune femme a bien failli y rester. Bond lui a sauvé la vie, mais la mission reste malheureusement un nouvel échec cuisant contre SPECTRE. Déprimée suite à cela, Paloma réalise avoir besoin d’un peu de joie dans sa vie. Elle a immédiatement pensé à Paul, dans ces moments sombres et incertains. (profite en, elle est vulnérable) « J’ai beaucoup pensé à ce que vous m’avez dit à notre dernière rencontre… Et je vous ai apporté un petit cadeau de l’un de mes voyages en Italie. » La belle espionne revient effectivement d’un voyage à Rome. Une mission conjointe avec James Bond. Paloma cherche dans son sac, une très belle bouteille de vin rouge italienne, qu’elle dépose entre les mains de Beresford. À ce moment, Paloma observe avec attention les mains de son hôte, — larges, fermes et puissantes. Elles sont si chaudes, lorsque ses doigts fins viennent étreindre ses phalanges au moment de lui passer la précieuse bouteille de vin. Paloma laisse durer cet instant plus longtemps qu’elle ne le devrait, — ses doigts venant même déposer des caresses circulaires le long des doigts épais de Beresford. « Je l’ai achetée à Rome. Je l’ai fait pour vous. J’imaginais que cela vous plairait. Nous avions discuté des variétés de vins étrangers, il y a deux semaines. Vous m’aviez confié ne pas encore avoir eu la chance de goûter de vin italien. » Paloma esquisse un sourire pudique, et un léger rire gêné s’échappe alors de ses lèvres pulpeuses, mises en valeur par une teinte de vernis à lèvres rouge rubis. « Vous ne faisiez rien d’important ? » Elle s’exprime avec ce délicieux petit accent espagnol originaire de Cuba, dans un anglais fluide. Paloma a besoin de s’en assurer pour faire taire cette petite voix coupable dans sa tête. La jeune espionne ignore qu’il était en effet occupé avec son assistant-scientifique dans le laboratoire secret qu’il a emménagé dans son appartement. L’immense miroir qui domine le salon cache une porte secrète donnant sur ledit laboratoire. Paloma s’attarde longuement sur ce dernier, les mains dans le dos, comme fascinée. « Je me ferais pardonner. Je vous le jure. » lui dit-elle d’une petite voix faussement innocente, en faisant volte-face pour le regarder. Il est si élégant, même en milieu de soirée, sans préparation. Il porte un beau pull en col V en cachemire par-dessus une chemise et sous une veste de costume de grand couturier. Paloma, quant à elle, se présente ce soir à lui dans une petite robe fourreau, jusqu’aux genoux. Rouge incendiaire. Elle la dissimule sous un imperméable beige. Si ce rendez-vous n’était pas prévu, Paloma avait en tout cas soigneusement choisi sa tenue pour la soirée. Elle voulait lui plaire en toute innocence. Elle baisse la tête, rougissante en saisissant l’ambiguïté de ses propos. Paloma reporte aussitôt son attention derrière elle, que ce fameux miroir. Ce miroir… a la particularité d’être comme les vitres des salles d’interrogatoires dans les postes de police. Transparent de l’intérieur.